samedi 22 octobre 2011

"Les Savants" de Manu Joseph

Titre : Les Savants
Auteur : Manu Joseph
Editeur : Philippe Rey
Année d'édition : 2011

Résumé :
Aujourd’hui, en Inde, on ne dit plus « intouchable » mais dalit. Un mot, toutefois, suffit-il à changer la donne ? Ce n’est pas l’avis d’Ayyan. D’un côté, du sien, une pièce minuscule partagée avec sa jeune épouse et son fils dans une exécrable cité de la banlieue de Bombay, tandis qu’il exerce un emploi de secrétaire dans un institut de recherche de haut vol. De l’autre extrémité du spectre social, à l’Institut, les savants, les « brahmanes » et, avec eux, tous les nantis et leurs femmes inaccessibles, le regardent de haut. Alors, à l’époque où le petit peuple indien, conscient de sa supériorité numérique, acquiert un pouvoir politique de plus en plus important, Ayyan a une idée… Son fils, Adi, est brillant. Pourquoi ne pas donner discrètement un coup de pouce au destin, ne pas compenser les injustices de la naissance et du système des castes ? 

Mon avis :
Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Philippe Rey pour ce beau partenariat.

Ayyan, le narrateur principal de ce roman, n’accepte pas sa place d’intouchable, de dalit, il n’admettra jamais son infériorité face aux « brahmanes », les savants qui le regardent tel un petit insecte, une chose insignifiante. C’est toute la force de cet homme loin d’être parfait qui combat le système des castes totalement injuste et révoltant.

Ce premier roman nous plonge dans une Inde vraie, concrète, loin des clichés touristiques et d’une vision idéaliste à la « Bollywood ». Comme partout, il y a du beau, du moins beau et du sordide.
La lecture de cet ouvrage est fluide, agréable, les descriptions nous plongent parfaitement dans ce pays fascinant et le récit nous invite à réfléchir sur des sujets importants tels que la place de la religion ou la condition féminine.


Concernant la couverture, pas d’inquiétude, nul besoin de comprendre la formule écrite au tableau pour comprendre ce roman! J’avoue que le titre et la photo peuvent refroidir les allergiques aux chiffres!

mercredi 6 juillet 2011

Un nouveau mercredi de l'album !

Sont à l'honneur ce mois-ci Ilya Green et Benjamin Lacombe.

J'ai découvert Ilya Green mais j'étais déjà fan du dessin de Benjamin Lacombe. J'ai donc décidé de présenter deux albums :
"Sophie et les petites salades" et "Les Amants Papillons".


Titre : Sophie et les petites salades
Auteur / Illustrateur : Ilya Green
Éditeur : Didier Jeunesse
Date de parution : Mai 2008

Olga, une jeune fille dynamique et pleine de vie, propose à ses amis de faire du jardinage grâce aux quelques graines de salade trouvées au fond de sa poche. Ana, Gabriel et Sophie, la plus petite, acceptent volontiers et se mettent à jardiner, chacun à sa manière.
Mais Sophie découvre que seule sa salade ne pousse pas! Elle va alors trouver un moyen plus ou moins honnête d'y remédier...

Une très jolie découverte! J'ai immédiatement été charmée par le petit format de cet album et ses couleurs! Le trait est précis, les visages sont très expressifs, les couleurs sautent aux yeux!
Ilya Green nous donne à voir un portrait tendre du monde de l'enfance.



Titre : Les Amants Papillons
Auteur / Illustrateur : Benjamin Lacombe
Éditeur : Seuil Jeunesse
Date de parution : Octobre 2007

Naoko sait qu'elle ne reverra pas sa maison avant bien longtemps. L'éducation d'une jeune fille dure au moins cinq années. C'est le temps nécessaire pour connaître l'art de servir le thé, de jouer du luth ou de faire danser les éventails. Et c'est surtout le temps qu'il faut pour savoir se tenir ! Car une jeune femme du monde ne doit parler, se lever, s'asseoir, sourire, presque respirer qu'au moment opportun.
Cela ne convient pas à Naoko. Ce qu'elle aime, c'est lire, écrire des poèmes et des haikus, rire lorsqu'elle est heureuse et pleurer lorsqu'elle est malheureuse. Mais tout cela est interdit à une jeune fille convenable...

Il s'agit d'une véritable histoire d'amour à la japonaise, une légende orientale, un récit d'amour contrarié...
Naoko, femme indépendante, est déchirée entre les traditions et son amour inconditionnel pour Kamo, un jeune homme de 16 ans rencontré à Kyôto. 

La fin est tragique mais surtout d'une grande poésie...
Une histoire simple mais toute en finesse grâce au sublime dessin de Benjamin Lacombe qui nous rappelle évidement celui de  l’illustratrice Rébecca Dautremer. Le grand format de cet album sert à merveille les portraits qui sont somptueux.
En résumé
, vous l'aurez compris, j'adore !


vendredi 1 juillet 2011

"Chroniques de la nécropole" de Golo et Dibou

Titre : Chroniques de la nécropole
Auteur : Dibou
Dessinateur : Golo
Éditeur : Futuropolis
Date de parution : 2011

Résumé :
En décidant de raconter la vie et la mort du village de Gournah, Golo et sa compagne Dibou nous parlent de la vie quotidienne des habitants de ce village, du drame engendré par leur expulsion dans des maisons préfabriquées, de l’impuissance des pauvres gens face à la logique financière de l’état. Ils parlent aussi de leur histoire d’amour avec ce pays qui les fascine toujours autant.



Mon avis :
Un grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Futuropolis pour ce beau partenariat.


Cette bande dessinée constitue un véritable reportage autobiographique. A travers diverses anecdotes, nous suivons quinze ans de la vie de Golo et Dibou dans le village de Gournah situé sur la rive ouest du Nil, face à Louxor.
Pour ce couple, ce fut un véritable coup de cœur. Touchés par l'accueil et la sincérité de ce village, ils s'y sont installés et s'y sont investis en créant un atelier pour les enfants, des collections de vêtements et de bijoux, ainsi qu'une galerie d’art. Ils avaient tout pour être heureux...

Mais voilà que récemment l'État décide de raser le village afin d'attirer les touristes et de préserver des tombes du Nouvel Empire. La destruction de Gournah par les bulldozers ne suffit pas, les habitants sont délocalisés, chassés vers des préfabriqués loin du village.

Aujourd’hui, Gournah n’est plus qu’une nécropole égyptienne, une simple zone accueillant des touristes...

Fort témoignage de la part de Dibou et Golo. Un dessin très coloré qui retranscrit bien le climat de l'Égypte mais qui reste très doux et agréable à regarder.

Les photos insérées dans l'album permettent de rentrer dans la réalité et de ne pas oublier qu'il ne s'agit malheureusement pas d'une fiction...


lundi 13 juin 2011

"Cygnis" de Vincent Gessler

Titre : Cygnis
Auteur : Vincent Gessler
Editeur : L'Atalante
Date de parution : Mars 2010


Résumé :

Bien longtemps après la fin du monde, du moins celui que nous connaissons, les vestiges de l’humanité vivent au sein d’une civilisation retournée à la nature ou presque. Revenus à l’essentiel – survivre –, fouisseurs, trappeurs, marchands itinérants, villageois sédentaires et autres troglodytes doivent se garder des périls divers. Ceux occasionnés par leur propre espèce, la routine en somme, mais également ceux provoqués par les robots en maraude.
Dans ce monde en friches, Syn, jeune trappeur accompagné d’un loup mi-naturel, mi-synthétique, erre en marge des communautés humaines. Auteur de son propre ostracisme, il cache en son for intérieur des blessures intimes encore douloureuses. De quoi se méfier de lui-même et d’autrui durablement...


Mon avis :
Lauréat en 2010 du Prix Julia Verlanger et du Prix Européen Utopiales pour son premier roman Cygnis, Vincent Gessler nous offre un superbe récit de science-fiction.


Dès les premières pages, l'auteur nous plonge dans un univers post-apocalyptique dans lequel vit le trappeur Syn et Ack, son loup mi-animal, mi-robot. Solitaire, Syn vit de la vente de peaux de bêtes qu'il propose de village en village. 
Au début du roman, il rejoint la ville de Méandre et retrouve les rondeurs de la belle et charmeuse Erine...

Dans ce monde vivent également des fouisseurs (vivant de fouilles archéologiques), des robots et des troglodytes qui ne vont pas tarder à déclencher une guerre en enlevant les femmes de Méandre. Syn ne veut pas y prendre part, il a déjà beaucoup trop tué. Mais aura-t-il le choix?


J'ai été frappée par la qualité de l'écriture, la finesse des descriptions et l'atmosphère dans laquelle Vincent Gessler nous plonge.


Cygnis est un très bon premier roman, auteur à suivre! 

vendredi 3 juin 2011

"Itinéraire d'un enfant des villes dans l'Himalaya" de Chris Nerwiss

Titre : Itinéraire d'un enfant des villes dans l'Himalaya
Auteur :  Chris Nerwiss
Éditeur : In Octavo
Année de parution : 2011

Résumé :

Ce livre dresse le portrait d’un pays méconnu, le Népal, et de son évolution économique et politique au cours de la dernière décennie. Il nous invite également à la découverte des Népalais et de Dipak, un guide à la personnalité particulièrement attachante. Enfin Itinéraire dévoilera à chacun, au travers de multiples anecdotes, que l’Aventure est à la portée de tous, à condition de le vouloir.

Mon avis :

Encore un superbe partenariat avec Babelio! Merci à eux et aux éditions In Octavo.

C'est en parlant avec des randonneurs que Chris Nerwiss décide de s'aventurer dans un pays peu connu : le Népal. 
Cet ouvrage nous raconte ses quatre treks et ses visites 

dans la vallée de Katmandou entre 2003 et 2009.


A la manière d'un journal de bord, l'auteur nous plonge 

dans son voyage et nous invite à partager ses découvertes. Tout est différent, les habitants, les paysages, les façons de se comporter...

Une très bonne idée : celle d'insérer quelques photos 
des voyages en milieu d'ouvrage. J'ai gardé le suspense jusqu'à la fin car je souhaitais me faire ma propre 

histoire et ensuite voir la réalité des choses.


Ce livre se termine avec un guide pratique, encore une excellente idée! Dur dur de na pas acheter immédiatement 

un billet pour Katmandou!
Il faut dire que cet ouvrage m'a rappelé de nombreux souvenirs. J'ai eu la chance de faire un voyage au Tibet il y a quelques années et j'ai souvent eu l'impression d'y retourner grâce à Chris Nerwiss!

dimanche 29 mai 2011

Fin du Swap "BD & Mangas" !!

En février dernier, Ptitetrolle nous proposait un swap plus qu’intéressant : BD & Mangas !  Il s'agissait de mon tout premier et je dois dire que je ne suis pas déçue! Pas besoin de bla bla les photos suffiront :

Un colis déjà bien coloré!






J'ai été plus que gâtée!!
-Une BD : "Le tour du monde en bande dessinée" (j'aime beaucoup l'idée de réunir des auteurs/illustrateurs du monde entier)
- Un manga : "Ristorante Paradiso" de Natsume Ono (très bon choix!!)
- Un manga : "Kasane" de Gou Tanabe (J'adore le dessin, je suis certaine d'aimer, en plus il a de très bonnes critiques sur internet!)
-Et un dernier manga : "Ma voie de père" d'Hiroshi Hirata (Plus que génial!! Aidoku a dû s'inspirer de ma wish-list et elle a bien fait!!)


J'ai aussi reçu de très jolis marque-pages, cartes, autocollants et magazines!! Merci beaucoup!!

Et pour terminer les gourmandises!! Pour être très honnête, à ce jour il n'en reste plus beaucoup! Vive le chocolat!!

C'était une superbe première expérience pour moi! Encore un grand merci à Aidoku car elle est tombée juste alors que ça n'était pas évident!!

Je termine par remercier Ptitetrolle qui organisait son premier swap. Bravo!

dimanche 8 mai 2011

"La forêt des 29" d'Irène Frain

Titre : La forêt des 29
Auteur : Irène Frain
Editeur : Michel Lafon
Année de parution : Fév. 2011

Résumé :
Cela se passait en Inde, il y a plus de cinq siècles. Dans ce pays aimé des poètes, les puissants ont tout saccagé. Pour leurs constructions mirifiques, ils ont d"boisé les forêts, méprisé les forces de la terre et du ciel. Le vent s'engouffre dans les villages, la sécheresse s'installe, le fossé entre les riches et les pauvres devient intolérable, la misère rôde, la vie est en danger. Pourtant chacun courbe l'échine... Un jeune paysan va refuser la fatalité. Rejeté par les siens, Djambo a rejoint le peuple des Errants, connu la faim, la soif, la passion et l'inanité des rêves d'abondance. Avec quelques vagabonds, il fonde une communauté dont la survie tient à 29 principes simples. Leur ligne directrice : le respect de la Nature et de tous les êtres humains. Ces principes vont permettre au Pays de la Mort de ressusciter.
 
Mon avis :

Pour être tout à fait honnête, je profite de ce partenariat pour découvrir un livre que je n'aurais pas eu l'idée d'acheter. C'est tout l'intérêt de ces échanges.

Originaire de Bretagne, Irène Frain est passionnée depuis longtemps par L'Inde. Son dernier livre nous conte l'histoire de Djambo, un jeune paysan rejeté par les siens qui fonda la communauté des Bishnoïs, communauté des 29 principes.


Les 29 principes correspondent tout simplement à des règles de vie que doivent respecter les Bishnoïs pour vivre en harmonie avec la nature et tout ce qui les entoure : interdiction de chasser et de couper du bois (sauf s'il s'agit de bois mort),on ne mange plus d'animaux, la nature est vénérée, les femmes prennent de l'importance et sont respectées.



« Les Bishnoïs sont très économes, ils vivent dans des huttes, et sont végétariens. Les animaux, les arbres et la nature sont sacrés. Les femmes sont également plus respectées que dans les autres communautés indiennes », raconte Irène Frain.



Elle nous invite surtout par ce conte à réfléchir et reconsidérer nos modes de vie. Les Bishnoïs avaient compris que la nature devait absolument devenir une alliée.


J'ai apprécié me rendre compte que cette histoire tirée d'une légende pouvait encore influencer certaines personnes en Inde désireuses de protéger l'environnement.


Petit + de ce livre, il est imprimé sur papier certifié FSC, soit à partir de forêt contrôlées, gérées de façon durables et replantées de manière responsable.


Je remercie encore Livraddict et les éditions Michel Lafon pour ce joli partenariat.

samedi 16 avril 2011

"Au-delà d'Abencorr" de Michel Spielmann

Titre : Au-delà d'Abencorr
Auteur : Michel Spielmann
Editeur : Mon petit éditeur
Date de parution : Déc. 2010

Résumé :
C’est un roman qu’on peut appeler de la social-fiction dans la mesure où y coexistent et s’affrontent deux types de sociétés n’existant pas sur notre planète. Le pivot central se trouve à Abencorr, village charnière entre la Ville et l’extérieur, sentinelle avancée des Urbains qui accordent ou dénient l’accès à la Ville par un péage étrange, sorte de tribunal aux sentences despotiques.


Roman intemporel dont on ne sait s’il se situe dans le passé ou l’avenir ou bien encore dans un monde parallèle à l’évolution différente de notre univers, et dans lequel on mesure l’éloignement en unités-distance et la valeur des marchandises en unités, mais aussi roman à suspense où les meurtres commis ne sont finalement pas ceux que l’on croit, où une vengeance peut se dérouler sur plusieurs générations.
Au cours de multiples péripéties, c’est dans ce contexte inhabituel que les sentiments universels des humains, les passions, les besoins, les désirs se développent au sein de groupes et de familles troublées par les aléas de la vie et la volonté de surmonter les épreuves.
 
Mon avis :
En ouvrant l'enveloppe de "Mon petit éditeur", j'ai immédiatement été charmée par les couleurs et le graphisme de la couverture. Je me suis donc plongée très rapidement dans cette lecture.

J'étais intriguée par le mot "social-fiction" de la 4ème de couverture. Il s'agit d'un sous-genre de la SF, une réflexion sur les mécanismes politiques, économiques et sociaux qui animent une société.

Bolek, un fonctionnaire de la Ville retrouve son frère après de nombreuses années. C'est alors qu'il réalise que le monde dans lequel il vit n'est pas si rose et aseptisé. C'est un récit sur la prise de conscience et le sens de la vie. 

L'auteur a vraiment imaginé deux mondes, la Ville et les villages alentour, deux mondes presque sans aucune possibilité d'échanges.


J'ai été emportée par le début et la fin de l'intrigue mais je dois dire qu'entre les deux cela manque un peu d'ambition. L'auteur aurait pu étoffer le scénario, j'avais très envie d'en savoir plus sur ce monde parallèle. Mais ça n'est qu'un avis! J'en garde tout de même un sentiment très positif!


Un grand merci à Blog-O-Book et à Mon petit éditeur pour ce beau partenariat.

jeudi 7 avril 2011

Mercredis de l'album : Quentin Blake et Sara

Pour ma première participation aux Mercredis de l'album les deux illustrateurs à l'honneur sont :
Quentin Blake et Sara
 











Après avoir lu plusieurs albums, j'en ai sélectionné trois :


 Date de parution : 2000
Résumé :  Isabelle et Nicolas s'envolent sur leur bateau. Avec l'aide des cigognes, et même de la sorcière, ils le transforment en une arche accueillante. Tous ceux qui peinent sur la terre trouvent une place à bord.  

Mon avis :
L'originalité de cet album réside dans la façon dont il s'est construit. Pendant un an, Quentin Blake a rencontré 1800 enfants des quatre coins du monde et ils ont échangé avec lui autour de l'Humanisme. Lorsqu'on apprend cela, l'histoire prend de l'importance et on comprend pourquoi cet album est édité par Rue du monde, une maison d'édition qui vise à « interroger et imaginer le monde ».
 Cependant je suis loin d'être conquise par le dessin, un peu brouillon et pas assez poétique à mon goût...



Sara :
A travers la ville
Date de parution : 1990
Résumé : La ville est froide et la rue silencieuse, un regard, un salut, et l’homme, solitaire, s’éloigne dans la nuit.

Mon avis :
 Sara est connue pour créer des albums souvent sans texte et réalisés à partir de papier déchiré. Cet album ne déroge absolument pas à la règle. Tel du théâtre d’ombres, une silhouette d'homme marche dans une ville plongée dans le noir. Cet homme dont on ne voit quasiment pas le visage semble seul au monde, intouchable. C'est alors qu'apparaît un chat blanc tout en contraste. Et si cet homme se révélait finalement un brin sensible?
Je ne suis pas (encore une fois, je suis désolée!)totalement bouleversée par cette technique de papier déchiré. J'aime trop le trait du crayon pour pouvoir m'en passer dans un album mais c'est aussi ce qui fait le charme de Sara...

Elephants 

  Date de parution : 2006
Résumé : Un éléphanteau se promène dans la forêt, des loups l’attaquent, ses parents accourent à la rescousse pour mettre les loups en fuite

"Pour faire cet album sur les éléphants, j’ai attendu longtemps. Il fallait que je trouve le bon papier. Celui qui sert pour les éléphants vient de Shangaï en Chine. C’est le papier servant à emballer les porcelaines en provenance de cette ville. L’importateur a bien voulu m’en rapporter une dizaine de feuilles. C’est à peine du papier. Il est fragile, il part en lambeau, il ressemble à un agglomérat de paille, de poussières et de traces de papier de bonbons. " Sara

Mon avis :
Comme dans "A travers la ville", cet album est sans texte et réalisé à partir de papier déchiré. On en conclut que l'intérêt de ce livre n'est pas forcément dans la complexité de l'histoire mais dans son graphisme très touchant. Les couleurs sont très significatives (le rouge pour le danger, le bleu ou le vert pour les arbres, le crépuscule, etc.)
C'est un beau livre dont la texture semble si réelle que l'on a sans cesse envie de toucher les pages.

Au final, je ne peux pas dire que ces deux auteurs/illustrateurs soient deux gros coups de cœur mais j'ai été ravie de me plonger dans tous ces albums et d'en savoir un peu plus sur leurs univers.


Pour découvrir d'autres avis,
rdv sur le blog des Mercredis de l'album!

vendredi 1 avril 2011

"Souvenirs de l'Année Terrible, (1870-1871)" de Georges Le Tervanick

Titre : Souvenirs de l'Année Terrible, 1870-1871
Auteur : Georges Le Tervanick
Editeur : Ramsay
Date de parution : septembre 2010

Résumé :
En décembre 1908, Jules Garçon, jeune écrivain originaire de Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais, termine, sous le pseudonyme de Georges le Tervanick, la transcription des souvenirs de Dominique Thelliez relatifs à son engagement dans la guerre franco-prussienne de 1870. 
A travers la parole de Dominique Thelliez, recueillie et rapportée directement, et la correspondance de Léopold Foulon, son propre grand-oncle, « mobile » du Pas-de-Calais, avec sa soeur et son beau-frère, la rancoeur contre le Prussien fourbe et cruel se dévoile sans fard. Jules Garçon et ses témoins se font souvent l’écho des lieux communs, des préjugés de leur temps, de leur milieu provincial et rural. Et lorsque l’horreur s’exprime librement au spectacle d’un passage par les armes, il s’agit d’une réaction purement humaine, compassionnelle, exempte de toute analyse politique. Conservé depuis un siècle par les descendants de Jules Garçon, ce cahier, illustré et relié de sa main, était demeuré inédit.

Mon avis :
Avant tout, je souhaite remercier BoB et les éditions Ramsay pour ce beau partenariat. Il m'a permis de me documenter sur une guerre très peu connue et peu étudiée.

Ce livre est composé de 3 parties : le récit de Dominique Thelliez, les lettres de Léopold Foulon, le grand-oncle de l'auteur et pour finir, un " coup d'oeil rétrospectif sur l'année terrible dans les pays d'Hesdin, de Saint-Pol et de Frévent ".


J'ai préféré la première partie, celle dans laquelle Dominique Thelliez, "un brave troupier" raconte sa guerre et sa captivité en Prusse. J'ai apprécié la justesse du récit, la non exagération. Malgré la dureté des conditions de vie, Dominique Thelliez ne se considère pas le plus mal loti et livre son sentiment.

Les lettres de Léopold Foulon sont un peu moins intéressantes, plus difficiles à suivre, parce que trop de noms de villes, trop de descriptions à mon goût et on s'y perd un peu. Mais elles permettent d'avoir une vision sur le manque d'organisation des gradés et le moral des soldats pendant cette guerre.
J'ai eu l'impression que ces soldats n'étaient que des pantins pour les dirigeants, des pantins que l'on fait marcher des kilomètres pour ensuite les faire revenir sur leurs pas et attendre parfois des jours et des jours dans le froid et la maladie sans jamais aucune explication.

A l'origine, ces souvenirs n'étaient pas destinés à être connus du grand public, mais je trouve que c'est une bonne chose de les avoir publiés. Ce n'est évidemment pas le genre de livre que j'ai envie de lire tous les jours mais c'est nécessaire de s'y plonger de temps en temps.

dimanche 27 mars 2011

"Longues peines" de Jean Teulé

Titre : Longues peines
Auteur : Jean Teulé
Editeur : Pocket
Date de parution : 2011

Résumé :
Dans la cellule 203, ils sont quatre : Jacky Coutances a probablement tué trois de ses amoureuses; Sergueï Kazmarek a rendu hémiplégique une jeune mariée ; Pierre-Marie Poupineau a un goût immodéré pour les petits enfants. Et Sébastien Biche, instituteur fragile, a, dans un moment d'épuisement et de folie, tué son bébé en lui cognant la tête contre la cheminée. Dans la 108, croupit Corinne Lemonnier, monstre femelle qui offrait ses neveux et ses nièces aux plaisirs sadiques de son amant. Jacky aime Corinne et Corinne aime Jacky. Ils ne se connaissent que par les mensonges amoureux qu'ils échangent en hurlant, chacun collé aux barreaux de leur fenêtre respective. Ainsi va la prison, entre crises d'amour et coups de démence, le ronronnant barnum de la cabane aux forcenés…

Mon avis :
Tout d'abord, un grand merci à Blog-O-Book ainsi qu'aux éditions Pocket pour ce beau partenariat !

Tiré de faits authentiques, ce court ouvrage nous dévoile les conditions de vie de détenus. On suit et s'attache aux prisonniers des cellule 203 et 108. Quand je dis que l'on s'y attache, tout est relatif. Certes, on commence par suivre le quotidien de ces détenus et donc trouver difficile leurs conditions d'incarcération mais lorsque l'auteur nous dévoile, de façon souvent brutale, les crimes commis, je ne peux m'empêcher de revoir à la baisse mon sentiment de "pitié".(Tous ne seront pas d'accord avec moi je le sais mais c'est ce que j'ai ressenti...)

Ce qui est intéressant dans ce roman-témoignage c'est le point de vue des gardiens de prison. Dès le début les choses sont clairement établies : Devenir gardien de prison n'est jamais une vocation. Dès lors, on comprend que la prison demeure pour eux comme pour les détenus un enfermement souvent mal vécu.

Citation : "D'ailleurs, parfois les détenus nous le disent : "ce qui me fait marrer, surveillant, c'est que vous aussi vous allez passer votre jeunesse en prison."


On peut trouver l'écriture de Jean Teulé trop crue ou violente mais c'est selon moi ce qui la rend sincère. La vraie vie se joue comme cela, sans fioritures... Je retrouve tout à-fait l'écriture de "Darling" et "Le magasin des suicides". Je ne découvrais donc pas un auteur puisque j'ai lu plusieurs livres de Jean Teulé mais c'est encore une réussite!


dimanche 20 mars 2011

"Croque !" d'Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski

Titre : Croque !
Auteur/Illustrateur : Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski
Editeur : Rue du Monde
Année de parution : oct. 2010
Prix : 17 euros

Résumé :
La fleur nourrit le puceron de sa sève, celui-ci est mangé par la coccinelle, elle-même mangée ensuite par une bergeronnette. Puis l’oiseau est attrapé à son tour par un renard, dont le loup ne fait qu’une bouchée quelque temps après. Et le loup ? Il meurt parce qu’il était vieux. Mais sa dépouille fait l’affaire des mouches, qui feront celle de la grenouille, dont les œufs déposés entre les roseaux seront avalés par un poisson qui fera le repas d’un martin-pêcheur. Etc.

Mon avis :
Je l'avoue, je ne serai pas très objective puisque lorsque j'ouvre un ouvrage des éditions Rue du Monde, je le trouve toujours superbe et celui-ci ne fait pas exception!
 
Croque! est un album plein de vie qui raconte tout simplement la chaîne alimentaire. Mais pas seulement. Cette maison d'édition est bien connue pour ses choix d'ouvrages engagés qui ont pour but de faire réfléchir et éveiller notre esprit critique.
En effet, la chaîne alimentaire permet l’équilibre de la nature et quand l'Homme intervient avec ses produits et ses pratiques non adaptées, il rompt un maillon de cette fragile chaîne.


L'enfant aborde ainsi la notion d'équilibre et d'écosystème, il comprendra certainement l'importance d'en prendre soin...
 
Concernant le dessin, il est très épuré, très graphique, dessins au trait en noir et blanc tels des gravures. Si vous aimez la couverture, vous aimerez cet album puisque tous les animaux y sont représentés de cette façon.
  
Un beau cadeau à faire (ou à recevoir)!

dimanche 13 mars 2011

"Terrienne" de Jean-Claude Mourlevat

Titre : Terrienne
Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Editeur : Gallimard jeunesse
Année de parution : 2011

Résumé :
Cela fait des mois qu’Anne est sans nouvelles de sa soeur, Gabrielle. Elle a disparu le soir de son mariage et, depuis, pas le moindre signe de vie. Jusqu’au jour où Anne reçoit un énigmatique message de Gabrielle, l’appelant à son secours. Elle est en danger mais où? Accompagnée d’un vieil écrivain en mal de création, rencontré sur la route, Anne passe alors brusquement «de l’autre côté». Elle se retrouve dans un monde parallèle, un univers blanc, aseptisé, glacial : Estrellas. Là-bas ils ne respirent pas, ils sont dénués de sentiments, et les humains sont leurs esclaves. Elle découvre que les dignitaires font enlever des Terriennes pour en faire leur compagne. Gabrielle est retenue prisonnière. A la recherche de sa soeur, Anne tombe amoureuse de Bran, un hybride, qui va trahir son peuple pour l’aider.

Mon avis :
Après avoir dévoré "La Rivière à l'envers" ainsi que le sublime "Combat d'hiver", impossible de ne pas acheter le dernier livre de Jean-Claude Mourlevat "Terrienne".

L'auteur expliquait dans une interview qu'il souhaitait explorer un nouveau genre :
« Je ne lis pas de science-fiction et je n'en connais pas les codes. Mais j'ai eu envie de basculer dans l'infiniment lointain en partant d'un endroit réel. La D8 entre Saint-Étienne et Montbrison est une route que je fréquente souvent. »
Vous l'aurez donc compris, une personne férue de SF pure sera très certainement un peu déçue par le côté un peu trop abstrait et le manque d'explications au sujet de ce "monde parallèle".

Selon moi, "Terrienne" est plutôt une oeuvre fantastique mâtinée de SF. Il faut le voir comme une bonne approche pour les réticents à la SF (Et Dieu sait s'il y en a!)

Concernant l'histoire en elle-même, Jean-Claude Mourlevat aborde une nouvelle fois les thèmes qui lui sont chers : l’amour, la trahison et la liberté. Le monde d'Estrellas est peuplé d'êtres qui nous ressemblent et qui n'ont pourtant rien à voir avec nous. Ils vivent dans un monde aseptisé, formaté, où l'extravagance n'a pas sa place.

Le talent de l'auteur réside dans sa façon de nous déconnecter du monde réel. On ne peut que s'attacher à ses personnages profonds et courageux. 

J'aime toujours autant l'écriture de cet auteur. J'ai passé un excellent moment en le lisant. A conseiller à partir de 13 ans.

Vivement le prochain!

mardi 8 mars 2011

"Et maintenant, qu'est ce qu'on fait? " Yuichi Kimura et Jun Takabatake

Titre : Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait?

Auteur : Yuichi Kimura
Illustrateur : Jun Takabatake
Éditeur : Philippe Picquier
Année de parution : 2010
Dès 4 ans

Mon avis :
Un album assez original tant par son format (les pages s'ouvrent verticalement) que par son graphisme.
Ecrit et illustré par Kimura Yûichi et Takabatake Jun, tous deux récompensés par des prix pour d'autres ouvrages,
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? raconte avec beaucoup d'humour et de subtilité les négociations entre trois rats des champs et deux chats sauvages tombés ensemble dans un trou. Comment sortir de ce piège sans être mangé tout cru ou abandonné par l'autre camp? Une longue discussion s'installe...
Finalement, sans que personne ne s'en rende compte, la pluie les aidera à sortir de ce trou et tout le monde s'en sortira indemne.

Je ne suis pas fan du dessin mais la lecture "à la japonaise" m'a bien plu.

Une jolie histoire sur la réflexion, l'entraide, et une amitié naissante...
 

lundi 7 mars 2011

"L'écureuil et la première neige" de Sebastian Meschenmoser

Titres : L'écureuil et la première neige
Auteur : Sebastian Meschenmoser
Éditions Minedition, 50 pages
Année de parution : 2009

Résumé : L'écureuil est, cette année, bien décidé à ne pas s'endormir avant que les premiers flocons de neige ne soient tombés. Il veut absolument voir de ses propres yeux combien l'hiver peut être merveilleusement beau. Mais les premiers flocons se font attendre...

Mon avis :
J'ai découvert Sebastian Meschenmoser lors d'une formation sur les albums jeunesse et ce fut un véritable coup de foudre! 
Dans cet album, notre héros l'écureuil ne veut pas dormir cet hiver. Il décide de rester éveillé afin d'apercevoir la neige. Le hérisson et l'ours décident de se joindre à lui pour chercher à quoi cela peut bien ressembler : Une brosse à dents, une conserve ou une chaussette toute sale? Une chose est sure : la neige, c'est doux, blanc et humide...



Un dessin au crayon pour un rendu fin, délicat et minutieux. C'est tout ce que j'aime! Tout est tendre, doux et chaleureux bien que le thème abordé soit l'hiver. Les animaux sont adorables, c'est la première fois que j'ai envie de prendre un hérisson dans mes mains!

Un album à lire en se blottissant dans sa couette avec un bon thé chaud!