samedi 16 avril 2011

"Au-delà d'Abencorr" de Michel Spielmann

Titre : Au-delà d'Abencorr
Auteur : Michel Spielmann
Editeur : Mon petit éditeur
Date de parution : Déc. 2010

Résumé :
C’est un roman qu’on peut appeler de la social-fiction dans la mesure où y coexistent et s’affrontent deux types de sociétés n’existant pas sur notre planète. Le pivot central se trouve à Abencorr, village charnière entre la Ville et l’extérieur, sentinelle avancée des Urbains qui accordent ou dénient l’accès à la Ville par un péage étrange, sorte de tribunal aux sentences despotiques.


Roman intemporel dont on ne sait s’il se situe dans le passé ou l’avenir ou bien encore dans un monde parallèle à l’évolution différente de notre univers, et dans lequel on mesure l’éloignement en unités-distance et la valeur des marchandises en unités, mais aussi roman à suspense où les meurtres commis ne sont finalement pas ceux que l’on croit, où une vengeance peut se dérouler sur plusieurs générations.
Au cours de multiples péripéties, c’est dans ce contexte inhabituel que les sentiments universels des humains, les passions, les besoins, les désirs se développent au sein de groupes et de familles troublées par les aléas de la vie et la volonté de surmonter les épreuves.
 
Mon avis :
En ouvrant l'enveloppe de "Mon petit éditeur", j'ai immédiatement été charmée par les couleurs et le graphisme de la couverture. Je me suis donc plongée très rapidement dans cette lecture.

J'étais intriguée par le mot "social-fiction" de la 4ème de couverture. Il s'agit d'un sous-genre de la SF, une réflexion sur les mécanismes politiques, économiques et sociaux qui animent une société.

Bolek, un fonctionnaire de la Ville retrouve son frère après de nombreuses années. C'est alors qu'il réalise que le monde dans lequel il vit n'est pas si rose et aseptisé. C'est un récit sur la prise de conscience et le sens de la vie. 

L'auteur a vraiment imaginé deux mondes, la Ville et les villages alentour, deux mondes presque sans aucune possibilité d'échanges.


J'ai été emportée par le début et la fin de l'intrigue mais je dois dire qu'entre les deux cela manque un peu d'ambition. L'auteur aurait pu étoffer le scénario, j'avais très envie d'en savoir plus sur ce monde parallèle. Mais ça n'est qu'un avis! J'en garde tout de même un sentiment très positif!


Un grand merci à Blog-O-Book et à Mon petit éditeur pour ce beau partenariat.

jeudi 7 avril 2011

Mercredis de l'album : Quentin Blake et Sara

Pour ma première participation aux Mercredis de l'album les deux illustrateurs à l'honneur sont :
Quentin Blake et Sara
 











Après avoir lu plusieurs albums, j'en ai sélectionné trois :


 Date de parution : 2000
Résumé :  Isabelle et Nicolas s'envolent sur leur bateau. Avec l'aide des cigognes, et même de la sorcière, ils le transforment en une arche accueillante. Tous ceux qui peinent sur la terre trouvent une place à bord.  

Mon avis :
L'originalité de cet album réside dans la façon dont il s'est construit. Pendant un an, Quentin Blake a rencontré 1800 enfants des quatre coins du monde et ils ont échangé avec lui autour de l'Humanisme. Lorsqu'on apprend cela, l'histoire prend de l'importance et on comprend pourquoi cet album est édité par Rue du monde, une maison d'édition qui vise à « interroger et imaginer le monde ».
 Cependant je suis loin d'être conquise par le dessin, un peu brouillon et pas assez poétique à mon goût...



Sara :
A travers la ville
Date de parution : 1990
Résumé : La ville est froide et la rue silencieuse, un regard, un salut, et l’homme, solitaire, s’éloigne dans la nuit.

Mon avis :
 Sara est connue pour créer des albums souvent sans texte et réalisés à partir de papier déchiré. Cet album ne déroge absolument pas à la règle. Tel du théâtre d’ombres, une silhouette d'homme marche dans une ville plongée dans le noir. Cet homme dont on ne voit quasiment pas le visage semble seul au monde, intouchable. C'est alors qu'apparaît un chat blanc tout en contraste. Et si cet homme se révélait finalement un brin sensible?
Je ne suis pas (encore une fois, je suis désolée!)totalement bouleversée par cette technique de papier déchiré. J'aime trop le trait du crayon pour pouvoir m'en passer dans un album mais c'est aussi ce qui fait le charme de Sara...

Elephants 

  Date de parution : 2006
Résumé : Un éléphanteau se promène dans la forêt, des loups l’attaquent, ses parents accourent à la rescousse pour mettre les loups en fuite

"Pour faire cet album sur les éléphants, j’ai attendu longtemps. Il fallait que je trouve le bon papier. Celui qui sert pour les éléphants vient de Shangaï en Chine. C’est le papier servant à emballer les porcelaines en provenance de cette ville. L’importateur a bien voulu m’en rapporter une dizaine de feuilles. C’est à peine du papier. Il est fragile, il part en lambeau, il ressemble à un agglomérat de paille, de poussières et de traces de papier de bonbons. " Sara

Mon avis :
Comme dans "A travers la ville", cet album est sans texte et réalisé à partir de papier déchiré. On en conclut que l'intérêt de ce livre n'est pas forcément dans la complexité de l'histoire mais dans son graphisme très touchant. Les couleurs sont très significatives (le rouge pour le danger, le bleu ou le vert pour les arbres, le crépuscule, etc.)
C'est un beau livre dont la texture semble si réelle que l'on a sans cesse envie de toucher les pages.

Au final, je ne peux pas dire que ces deux auteurs/illustrateurs soient deux gros coups de cœur mais j'ai été ravie de me plonger dans tous ces albums et d'en savoir un peu plus sur leurs univers.


Pour découvrir d'autres avis,
rdv sur le blog des Mercredis de l'album!

vendredi 1 avril 2011

"Souvenirs de l'Année Terrible, (1870-1871)" de Georges Le Tervanick

Titre : Souvenirs de l'Année Terrible, 1870-1871
Auteur : Georges Le Tervanick
Editeur : Ramsay
Date de parution : septembre 2010

Résumé :
En décembre 1908, Jules Garçon, jeune écrivain originaire de Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais, termine, sous le pseudonyme de Georges le Tervanick, la transcription des souvenirs de Dominique Thelliez relatifs à son engagement dans la guerre franco-prussienne de 1870. 
A travers la parole de Dominique Thelliez, recueillie et rapportée directement, et la correspondance de Léopold Foulon, son propre grand-oncle, « mobile » du Pas-de-Calais, avec sa soeur et son beau-frère, la rancoeur contre le Prussien fourbe et cruel se dévoile sans fard. Jules Garçon et ses témoins se font souvent l’écho des lieux communs, des préjugés de leur temps, de leur milieu provincial et rural. Et lorsque l’horreur s’exprime librement au spectacle d’un passage par les armes, il s’agit d’une réaction purement humaine, compassionnelle, exempte de toute analyse politique. Conservé depuis un siècle par les descendants de Jules Garçon, ce cahier, illustré et relié de sa main, était demeuré inédit.

Mon avis :
Avant tout, je souhaite remercier BoB et les éditions Ramsay pour ce beau partenariat. Il m'a permis de me documenter sur une guerre très peu connue et peu étudiée.

Ce livre est composé de 3 parties : le récit de Dominique Thelliez, les lettres de Léopold Foulon, le grand-oncle de l'auteur et pour finir, un " coup d'oeil rétrospectif sur l'année terrible dans les pays d'Hesdin, de Saint-Pol et de Frévent ".


J'ai préféré la première partie, celle dans laquelle Dominique Thelliez, "un brave troupier" raconte sa guerre et sa captivité en Prusse. J'ai apprécié la justesse du récit, la non exagération. Malgré la dureté des conditions de vie, Dominique Thelliez ne se considère pas le plus mal loti et livre son sentiment.

Les lettres de Léopold Foulon sont un peu moins intéressantes, plus difficiles à suivre, parce que trop de noms de villes, trop de descriptions à mon goût et on s'y perd un peu. Mais elles permettent d'avoir une vision sur le manque d'organisation des gradés et le moral des soldats pendant cette guerre.
J'ai eu l'impression que ces soldats n'étaient que des pantins pour les dirigeants, des pantins que l'on fait marcher des kilomètres pour ensuite les faire revenir sur leurs pas et attendre parfois des jours et des jours dans le froid et la maladie sans jamais aucune explication.

A l'origine, ces souvenirs n'étaient pas destinés à être connus du grand public, mais je trouve que c'est une bonne chose de les avoir publiés. Ce n'est évidemment pas le genre de livre que j'ai envie de lire tous les jours mais c'est nécessaire de s'y plonger de temps en temps.